La compagnie


Créée en 2002

La compagnie Les guêpes rouges-théâtre est implantée à Clermont-Ferrand.

Son théâtre est protéiforme et il s’invente à chaque geste : il cherche à créer des expériences collectives. Qu’elles soient hors plateau sous forme d’agoras de poche, au plateau en se jouant des frontières, dans des dispositifs d’implication où spectateurices et citoyen·nes ne font plus qu’un, et avec des acteurices qui n’engagent pas nécessairement la notion de personnage, avec des textes qui se construisent à la fois au plateau, en commandes d’écriture immersives ou en direct pendant la représentation.

La question du processus démocratique traverse notre travail. Il ne s’agit pas uniquement d’interroger le processus démocratique dans le geste même de la création, mais de faire faire aussi un pas de côté à la représentation.

Théâtralement, cela implique des dramaturgies de la relation davantage que de la narration, et des dispositifs d’accueil et de possibles : créer une hospitalité de l’expérience collective dont la spécificité est qu’elle naît du théâtre. Le théâtre est ici un déclencheur et un catalyseur, il donne des forces, il accueille des possibles, il les sublime. Cela suppose de penser autrement des dispositifs scénographiques, des écritures, des positionnement d’acteurs, des enjeux de mise en scène.

Nous cultivons de nouvelles relations entre le théâtre et d’autres disciplines ou champs d’exploration : le développement urbain, la quête démocratique, la redynamisation des espaces et des groupes d’habitants, les enquêtes de terrain, la philosophie, la pensée sociale, etc…


En lien avec le territoire

La compagnie fait dialoguer sa recherche avec des résidences de territoire qui occupent une place
importante dans les processus d’apparition et d’écriture des créations. Résidences de territoire et
créations nourrissent ainsi un échange fructueux et font naître des formats et des enjeux qui viennent conquérir nos dramaturgies et nos imaginaires.
Résidence longue de 6 ans en quartiers prioritaires Politique de la Ville à Clermont-Ferrand, résidences en milieux dits « ruraux » ou péri-urbains, résidences en collèges ou en lycées, qui inventent des projets singuliers, en situation, pour un théâtre situé.

La puissance de la parole (de toustes) est mise au centre de notre présence sur le territoire.
Un axe jeunesse est né avec puissance de ces résidences. Il devient central dans les créations de la
compagnie autour de thématiques fortes : l’avenir, la démocratie, la colère, etc…

Au-delà d’une simples implantations, ces résidences sont au cœur de nos réflexions et enjeux artistiques. Elles en constituent l’une des spécificités fortes. Elles ne sont pas envisagées comme un matériau documentaire mais comme un espace de réinvention nécessaire du théâtre.
Elles ouvrent, par ailleurs, des aventures de création à rebours du système de production actuel, pour des spectacles nés hors processus anticipé.


Un théâtre hors les murs

La compagnie développe donc aussi son travail hors les murs du théâtre afin d’ancrer son travail dans l’espace social au sens large.
Cette identité s’est forgée au fil des résidences de territoire, à la rencontre d’habitant·e·s-spectateurices avec lesquels il faut repenser les modalités spatiales et relationnelles de la représentation pour engager
une relation possible avec l’altérité que constitue la rencontre avec une œuvre : altérité d’esthétique, de propos, de langage, de durée.
Et comment faire en sorte que cette altérité ne soit pas minimisée par la tentative de faire relation mais bien affirmée comme une relation augmentée possible et un geste artistique fort. Quelle rencontre se produit entre les spectateurs et le spectacle? Quelle nuance se joue ici et quelles capacités (à la fois réflexives, d’engagement, et d’ouverture
poétique) le spectacle peut-il révéler ou accompagner ? Quelle est la place du théâtre (et de l’art en général) dans l’écriture de nos vie ?


Entre créations et formats d’exploration

Les créations, temps forts de la cie, ont lieu tous les deux à trois ans. Elles se nourrissent des formats d’exploration. Ces formats sont des créations modélisées pour les territoires de résidence. Élaborés en 3 à 4 semaines de travail, avec les collaborateurices réguliers de la cie et des artistes invités, ils sont l’occasion d’explorer de nouvelles collaborations et rencontres artistiques, de chercher de nouveaux langages théâtraux, de se déployer dans des propositions hors les murs en refusant l’abord patrimonial ou touristique. Ils ont comme vocation première la rencontre avec les publics-habitant·e·s du territoire de résidence autour de propositions artistiques fortes éloignant toute démarche d’animation. Ils permettent souvent de mener les premières explorations concrètes des créations à venir.